Un an pour ouvrir officiellement l'Institut européen de technologie (IET). Le 2 mai, à Strasbourg et à Bruxelles, un nouveau pas conséquent a été franchi vers la concrétisation de ce nouvel instrument de soutien à l'innovation en Europe. Selon le compte rendu de l'audience publique qui s'est tenue mercredi dernier au Parlement européen, le débat sur l'IET progresse du « si » au «comment ». Et pour les ministres présents lors d'une réunion informelle du conseil « Compétitivité », ce 2 mai, les décisions concernant notamment le financement et la gouvernance de cette nouvelle structure devraient être prises d'ici à fin juin, avant la fin de la mandature allemande à la présidence de l'Union. Ce qui impliquerait donc un sérieux coup d'accélérateur, après le flottement entourant ce projet, proposé au printemps 2005 par la Commission et officialisé en octobre 2006 par le président Barroso, après large consultation. L'idée étant, avec ce nouveau support, d'encourager la constitution de communautés de la connaissance et de l'innovation (CCI) regroupant chercheurs, enseignants et professionnels exerçant en entreprises, et de les fédérer ainsi sous la bannière d'Institut européen. Un réseau de réseaux en quelque sorte, fonctionnant sur fond de priorités définies démocratiquement et entérinées par un comité directeur et par des financements communautaires. Un financement de 2,4 Md€ sur 2008-2013 Le concept à la base de cette meta-structure, tout au long de sa gestation, s'est heurté à l'éventualité d'un chevauchement avec d'autres mécanismes de soutien à l'innovation déjà en place qui pourraient en pâtir. Tels que les programmes-cadres (7e PCRD pour la recherche et la R&D, PIC pour l'innovation et la compétitivité), les initiatives technologiques communes (ITC), les plateformes technologiques et autres soutiens au programme d'apprentissage tout au long de la vie. Mais un début de consensus commence à poindre autour d'un financement de l'IET « résultant d'un éventail complet de ressources » qui devrait atteindre 2,4 milliards d'euros pour la période 2008-2013. Dont près du quart escompté venir de financement privé (fondation) et des prêts de la Banque européenne d'investissement. Au delà de ce financement déjà contesté pour son insuffisance, bien des questions restent à régler avant l'officialisation de cet Institut en réseau. Dont la question de l'habilité à décerner des diplômes qui ancrerait un peu plus dans les relations universités-entreprises le bien-fondé de cet institut. A la suite des débats de ce mercredi 2 mai, la ministre allemande de l'Education et de la Recherche, Annette Shavan, a déclaré préférer, pour sa part, que les universités contribuant aux futures Communautés de connaissance et d'innovation (CCI) puissent ajouter le label européen IET à leurs diplômes.